De prime abord, le lien invite pour beaucoup d’entre nous une cohorte de résistances, défiances, replis, frustrations, ressentiments. L’Autre se tient devant nous comme un miroir réfléchissant ces espaces que nous souhaiterions plus ou moins cantonner dans l’oubli. Risquer de rencontrer notre vulnérabilité : voilà bien un compagnon des plus dissuasifs dans notre histoire du lien !
Des parties de nous, en fins stratèges, entretiennent cette idée qu’en « loup solitaire », nous serons plus tranquilles ou que la clé réside dans le côtoiement de personnes semblables à nous. Mais combien de temps cela est-il tenable, à quel effondrement cela nous conduit-il éventuellement et surtout, est-ce ce que nous voulons vraiment ?

Et en dépit de toutes ces réticences et évitements, en nous résonne cet appel inextinguible à être en lien d’une façon renouvelée, nettoyée de nos schémas délétères, à nous risquer à la rencontre, à tisser avec d’autres une trame qui ressemble bien à l’Amour. Que nous l’entendions ou non, cet appel est là, au cœur de notre Être. En tournant le regard vers l’intérieur, chacun de nous peut discerner cette aspiration au lien vrai, exempt d’aliénation, d’attachement égotique.
C’est cet appel qui nous donne le courage de transcender nos enfermements, de céder la place à la confiance, cet état profond terreau fertile de toute rencontre, sol sain sur lequel croît immanquablement la connaissance de soi.

Dans une vision d’Unité – ce que nous voulons vraiment, l’évidence s’impose à nous : le lien ne peut pas ne pas être. Ici encore, nous sommes invités à éclairer ce qui nous sépare de ce qui Est, notre Nature Véritable, l’Amour que nous sommes.
Intelligence de la vie, il constitue la fondation de nos relations, de nos créations, de notre interaction avec « le monde », les autres, et nous-mêmes.
Ensemble nous sommes appelés à incarner un nouveau modèle pour le monde, à démoder les structures révolues, à avancer avec nos vulnérabilités dans l’inconnu de la rencontre, la reconnaissance réciproque, sans se mentir les uns aux autres.

Plutôt que d’attendre qu’elle puisse être gagnée ou accordée, nous avons à nous offrir la confiance inconditionnellement, tel le socle stable de notre participation au collectif.

Et ainsi elle Est, de fait, immédiatement.